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À la recherche du Saint Graal

 

À cette époque de l'année beaucoup d'amateurs accouplent leurs pigeons sur le papier. "Comment allez-vous faire en ce qui vous concerne?" m'ont demandé plusieurs de nos lecteurs. Dans les techniques d'élevage, il y a beaucoup de chose à apprendre. Le processus d'apprentissage ne s'arrête jamais. La nature évolue étrangement en donnant parfois des surprises inattendues. En tant qu'éleveur vous devez tout simplement être en mesure de travailler à votre façon en profitant des chances soudaines qui s'offrent à vous.

J'ai reçu une question d'un jeune éleveur, Gregory Large, de Port St. Elizabeth, en Afrique du Sud. « Qu'est-ce que vous recherchez en particulier? Et si le pigeon n'a pas la caractéristique recherchée, utilisez vous cet oiseau pour l'élevage? »
Eh bien, ce n'est pas si facile.


Dans l'histoire du sport colombophile un bon nombre d'éleveurs ont recherché le Saint Graal. W.E. Bishop (Eyesign) et Charles Vanderschelden (théorie de l'aile) en sont les représentants les plus connus. Leurs recherches ont rendu leurs noms inoubliables à jamais. Dans leur domaine propre, ils ont apporté beaucoup de choses à la connaissance pratique que nous avons tous aujourd'hui. Mais tous les deux allés trop loin et n'ont pas remarqué qu'il y a beaucoup plus de couleurs dans le tableau génétique. Je ne pense pas que parmi les bons amateurs partout dans le monde, vous puissiez en trouver un seul qui base la sélection de sa colonie sur une seule caractéristique spécifique. Moi non plus.

Désolé Greg, mais ce n'est pas aussi simple que cela. Le secret réside dans la capacité de l'éleveur à connaître et reconnaître le plus grand nombre possible des différentes caractéristiques.
En bref, nous devons nous concentrer et travailler durement sur les points suivants:

1.
Le ressentiment. (feeling)
2.
La vue.
3.
La mémoire.

Pas dans l'un des trois en particulier, mais dans tous les trois ensemble, car ils sont connectés les uns avec les autres.
Et cela signifie encore et encore de la pratique, de la pratique encore et encore...

Le
ressentiment réside dans nos doigts, les paumes de nos mains et dans les muscles de nos mains. Avec nos doigts nous examinons les muscles de la poitrine du pigeon. Sont-ils les muscles d'un sprinter ou ceux d'un pigeon de fond. Sont-ils remplis d'énergie ou est ce que le pigeon n'est pas en forme et à cause de cela parait trop léger. Vous pouvez apprendre à maîtriser ce ressentiment mais vous aurez à pratiquer de nombreuses fois. La pesée du pigeon est faite avec les paumes de nos mains et les doigts autour du pigeon quand on l'attrape. Pour être en mesure de faire ceci vous devrez exercer une certaine pression autour du pigeon sinon il va s'échapper. Avec la force de notre pression, le pigeon lui-même réagit pour compenser et mettre de la force sur ses muscles et sa structure osseuse. Vous pouvez sentir cette réaction. Avec chaque pigeon, elle est différente. Avec certains pigeons c'est une chose naturelle, en raison de leur vitalité innée importante. C'est ce qui se passe chez les As pigeons. Avec beaucoup d'autres pigeons qui ont une moindre vitalité naturelle, cette réaction est plus en rapport avec la forme du jour. Le ressentiment dans vos mains doit être en mesure de faire la bonne traduction eut égard au résultat sur le concours du jour. Bien sûr nous pouvons faire beaucoup plus avec nos mains. Sentir la pression des ailes et des épaules. Le dos. Et peut-être, nous pouvons trouver encore plus...

La vue est située comme vous l'avez compris dans nos yeux au travers de ce que nous observons sur un pigeon. Comment sont sa personnalité et son intelligence. Comment il regarde autour de lui et se comporte dans le colombier. Ces caractéristiques sont très importantes pour moi. Et tous les deux sont très difficiles à graduer au premier instant. Il faut un peu plus de temps pour être précis. Il est nécessaire d'ajouter les points de différentes séances de jugement. L' intelligence est pour moi très importante pour la reproduction. Les animaux avec un faible quotient intellectuel ont presque toujours des jeunes avec le même niveau d'intelligence. Avec les pigeons, c'est très sensiblement la même chose. Si vous voulez élever le niveau d'intelligence dont devez savoir où chercher. Ensuite, vous pouvez aller à la recherche d'un meilleur matériel de reproduction. C'est le seul moyen de vous frayer un chemin jusqu'au sommet.

Le troisième et le plus important "disque de stockage" est notre
mémoire. Le ressentiment et ce que nous voyons, ces impressions nous les stockons dans notre mémoire. Il en est de même pour chaque expérience que nous tirons de la reproduction. Comment un pigeon transmet-il ses gènes? Quel type de partenaire lui convient le mieux? Comment étaient les parents et les grands parents ? Quand nous allons accoupler nos pigeons nous avons besoin de ces informations "à la main" Tout le monde comprend ici que nous parlons d'un savoir qu'il nous faut collecter. Par la lecture. En posant les bonnes questions aux bons amateurs. Les Champions. En effectuant des visites de colombier et en allant à des ventes aux enchères. N'écoutez pas toutes les sottises qui sont écrites et dites au sujet des souches, des pedigrees, ou que ce soit. Tous çà n'est pas important. Il appartient de stocker l'information. Et de voir si vous pouvez utiliser cette information facilement. Si vous avez raison. Ou tort. Encore une fois ... L'élevage est l'occasion de savoir comment apprendre à ressentir et à regarder, et de parcourir vos fichiers aide-mémoire pour des pigeons et des situations identiques. Et essayer, encore et encore, d'ajouter des informations en vue d'obtenir le résultat adéquat. Cela signifie que vous aurez à vous concentrer et travailler dur. Si vous vous fixez des objectifs élevés pour vous-même vous serez capables d'apprendre. Et d'en apprendre plus.

Retour à la question de Greg. Je ne cherche pas le Saint-Graal, et la seule chose importante que j'utilise est d'évaluer la qualité d'un pigeon ou son absence de qualité. Ce que je fais est l'ajout de points acquis sur le classement que j'établis pour les caractéristiques les plus importantes. Le total des points doit être aussi élevé que possible. J'ai établi des normes élevées. C'est la perfection ou non. Quand je classes pour les qualités de reproduction je le fais dans un ordre bien précis que je vais décrire ci-dessous.

Cela commence dès le moment où je prends un pigeon dans le panier ou dans la case d'exposition lors d'une vente aux d'enchères. J'aime la sensation de dureté et de force d'un pigeon dans mes mains. Je n'aime pas du tout le sentiment d'un pigeon qui donne l'impression d'une éponge. Mais pour beaucoup d'amateurs il y a un vaste champ entre le rock dur et l'éponge. J'ai fixé le standard haut et recherche juste la perfection. Parfois, je ne prend même pas le pigeon dans la case d'exposition. La première impression n'était pas assez bonne. Je le laisse tel quel. Mieux vaut l'oublier tout de suite.

La façon dont le corps transmet la force sur les ailes est important. L'épaule doit être aussi courte que possible. Dans le cas où elle est large, à mon avis, ces ailes appartiennent à des pigeons assez bon pour les concours courts et rapides avec un vent poussant. Pour être en mesure de voler longtemps contre le vent un pigeon ne doit pas gaspiller son énergie. Un pigeon avec aucun espace de trop entre le corps, l'épaule et la structure de l'aile n'a pas ce problème. C'est pourquoi je préfère ce type que je place bien au-dessus de tous les autres.

Ensuite, je regarde de près comment se comporte le pigeon. Je n'aime pas les types facile à vivre qui ne font rien d'autre que de se montrer dans vos mains. J'aime les animaux de race. Ceux qui pensent «qu'est ce que je fais ici» et qui cherchent seulement à s'envoler. Ils montrent cela en frétillant dans nos mains et font les mêmes mouvements avec leur tête. Ceux là sont qualifiés pour le tour de sélection suivant.

La dernière chose que je regarde, c'est l'œil. Je le regarde avec un lorgnon. Pour la simple raison que je suis aveugle comme une chauve-souris à courte portée. Je cherche des choses comme une petite pupille qui s'adapte facilement. Un premier cercle large et rugueux en regardant autour de la pupille. Beaucoup de couleurs sombres et profondes dans le cercle de couleur. Et aussi des connexions spéciales entre les lignes. Mes meilleurs reproducteurs ont ces caractéristiques et je suis à la recherche de pigeons «qui se ressemblent» parce que j'ai l'idée que ces types pourront mieux s'apparier et ne pas trop modifier les caractéristiques existantes de la lignée.

Il est très difficile de juger de l'intelligence et la personnalité dans une case d'exposition. J'essaie de le faire, mais si je décide d'acheter l'oiseau je prends un pari. Dès le premier instant où j'ai mis le pigeon dans le colombier je l'observe souvent avec un regard particulier sur les caractéristiques déjà mentionnées. Plus d'une fois j'ai retiré un pigeon que je venais d'acheter au bout de 5 minutes d'observation.

Ce qui compte pour moi également, quand je suis intéressé par l'achat ou non d'un pigeon ,est de savoir dans quelle mesure il est apte à transmettre du bon matériel génétique. Est-ce qu'il produit des bons? Et est-ce que les frères et soeurs produisent les mêmes? Et les enfants? Si il, ou elle, est le seul, alors nous prenons un grand risque. Si il, ou elle, est d'une bonne famille de reproducteurs alors le pari est plus petit et nous avons de bonnes chances de succès.

J'ai établi des normes élevées pour moi qui ne doivent pas être si élevées pour vous. Surtout pas lorsque vous tentez de gravir les échelons du succès. Il est possible de produire hors de presque tous les pigeons quand de bons pigeons sont présents dans la lignée. Mais le nombre de bons descendants sera très différent, ce que vous comprenez bien sûr. Mais avec ce que vous avez appris, vous devez être en mesure de détecter de meilleurs pigeons que ceux que vous avez déjà. C'est de ceux-là dont nous avons besoin. Ils nous ouvrent des portes vers des niveaux plus élevés. C'est comme ça que j'ai commencé il y a de nombreuses années. Comprendre, et rassembler des connaissances prend du temps. Beaucoup de temps.

Nous avons donc choisi et acheté les oiseaux que nous tenons à utiliser au colombier de reproduction. Comment procéder? Ce qui importe est que les pigeons que nous tenons à utiliser pour l'élevage soient de grande qualité et que les différences ne soient pas trop importantes. Si c'est le cas, alors nous pouvons commencer à nous concentrer sur les accouplements sur le papier.

Et je comprends que c'est important pour vous de regarder par-dessus mon épaule dans les décisions que je prends...

Au cours de mon séjour en Australie j'ai été complimenté par Richard Clingan. Il a également étudié les grandes souches mondiales de renom et nous nous sommes demandé où étaient les vrais créateurs de souche. Adriaan Janssen. Valère Desmet-Matthijs.
Alois Stichelbout. Arthur Bricoux. Maurice Delbar. Gerard Cattrijsse sont des grands noms du passé. Où sont les éleveurs du nouvel âge pour prendre leur place?


Les éleveurs avec l'élevage au bout des doigts et où la reproduction est no1, je n'en connais qu' un ... « Pourquoi ne pas mettre les idées que vous avez lorsque vous réalisez des accouplements sur papier dans un article? » suggéra Richard. "Le dernier des Strainmakers" (créateur de lignées) est le prochain article dans lequel je vais essayer de mettre en page mes ondes cérébrales pour vous permettre de lire et d'étudier.

Une autre chose. Peut-être connaissez-vous des amateurs de notre génération appartenant à la catégorie « Le dernier des strainmakers »? Les amateurs mettant beaucoup d'efforts dans l'élevage et qui possèdent une famille consanguine? Si oui, s'il vous plaît, n'hésitez pas à remplir le formulaire ci-dessous et peut-être que je ferai un article sur ce « strainmaker » contemporain.


Steven van Breemen.


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